La depression

La dépression :

est une pathologie caractérisée par une modification significative de l'humeur dans le sens de la tristesse, de la souffrance et du ralentissement psychomoteur, conduisant à un sentiment d'impuissance générale, avec des idées morbides et suicidaires. Les signes principaux pour la reconnaître sont : un manque d'intérêt généralisé, une pensée laborieuse, une concentration difficile y compris pour les automatismes de la vie quotidienne (se laver, s'habiller, manger…), des montées d'angoisse qui peuvent se répercuter sur le sommeil et un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive, voire délirante. Dans certains cas, la dépression peut prendre des formes «masquées», où la tristesse et les troubles psychiques sont absents ou très discrets, mais où certains troubles somatiques prennent le dessus, comme les migraines, les douleurs dorsales, abdominales...

   

Les causes de la dépression

Il semble qu'il existe des prédispositions neurobiologiques chez certains individus, corrélées à des facteurs psychiques et environnementaux (profession monotone, tensions dans le couple, soucis financiers, isolement…). L'affection est cyclique et porte le nom de maniaco-dépression. Parfois, les facteurs environnementaux sont prépondérants. La maladie survient uniquement suite à des évènements de la vie qui nous fragilisent et auxquels nous ne parvenons pas à faire face comme le chômage, un deuil, un déménagement… : il s'agit dans ce cas de dépression réactionnelle. A noter : la dépression peut aussi s'ajouter à l'alcoolisation chronique ou survenir lors du sevrage de certains toxiques (héroïne par exemple), enfin accompagner une maladie grave : cancer, sida, maladies du système nerveux…


 Comment s'en sortir ?

La dépression se soigne le plus souvent en jouant sur deux registres complémentaires : les médicaments et la psychothérapie. Les antidépresseurs sont les plus couramment employés, parmi lesquels le Prozac est le plus prescrit en médecine de ville. Ils sont souvent associés à des anxiolytiques, malgré les risques de dépendance. D'autre part, plusieurs types de psychothérapie peuvent permettre de prendre conscience des mécanismes psychiques en jeu qui se trouvent à l'origine de la souffrance mentale.

    

Auto-évaluation

Seule une consultation chez un médecin vous permettra de poser le diagnostic de dépression. Mais vous pouvez vous constituer une première opinion en répondant aux questions du MINI, un outil d'auto évaluation rapide.

Au cours du dernier mois, avez-vous eu une période, d'une durée d'au moins deux semaines, pendant laquelle :

- Vous vous êtes senti(e) triste, cafardeux(se), déprimé(e), la plupart du temps au cours de la journée, et ce, presque tous les jours ? O/N

- Vous aviez presque tout le temps le sentiment de n'avoir goût à rien, d'avoir perdu l'intérêt ou le plaisir pour les choses qui vous plaisent habituellement ? O/N

Si vous avez répondu non à ces deux questions, vous ne vivez sûrement pas une phase dépressive. Si vous avez répondu oui à ces deux questions, poursuivez :

- Durant cette période de 2 semaines, vous vous sentiez déprimé(e), sans intérêt pour les choses, fatigué(e) ? O/N

- Votre appétit a-t-il notablement changé ou avez-vous pris ou perdu du poids sans en avoir l'intention ? O/N

- Aviez-vous des problèmes de sommeil (endormissement, réveils nocturnes ou précoces, hypersomnie) presque toutes les nuits ? O/N

- Parliez-vous ou vous déplaciez-vous plus lentement que l'habitude, ou au contraire, vous sentiez-vous agité(e) et aviez-vous du mal à rester en place ? O/N

- Vous sentez-vous presque tout le temps fatigué(e), sans énergie ? O/N

- Manquiez-vous de confiance en vous-même, ou vous sentiez-vous sans valeur, voire inférieur(e) aux autres ? O/N

- Vous êtes-vous fait des reproches, ou vous êtes-vous senti(e) coupable ? O/N

- Aviez-vous du mal à vous concentrer, ou à prendre des décisions ? O/N

- Avez-vous eu à plusieurs reprises des idées noires, comme penser qu'il vaudrait mieux que vous soyez mort(e), ou avez-vous pensé à vous faire du mal ? O/N

Si le nombre de oui (y compris les questions 1 et 2) est supérieur ou égal à 3 : vous traversez peut-être une phase dépressive

Si le nombre total de oui (y compris les questions 1 et 2) inférieur à 2 vous ne traversez pas de phase dépressive actuellement.


 

La dépression est souvent sous-estimée. Il s'agit pourtant d'une véritable maladie...

 

Le terme dépression est utilisé autant pour la vraie maladie que pour le simple coup de blues. La vraie dépression se caractérise par des troubles graves de l'humeur (manque d'énergie, manque d'envie de faire des choses, absence d'élan vital) qui peuvent parfois conduire au suicide. Les symptômes sont aussi physiques: troubles du sommeil, de l'appétit, de la concentration, troubles cognitifs, etc. Les mécanismes sont très compliqués: il y a interaction entre le corps, le cerveau et l'environnement. Certains personnes peuvent présenter une fragilité de base et seront plus influencées par les évènements de la vie. La dépression affecte non seulement tout le corps mais aussi tous les aspects de la vie du malade: vie sociale, vie économique (absentéisme), vie de couple, etc. On constate une augmentation des dépressions, mais le débat est ouvert: l'augmentation est-elle réelle ou la dépression est-elle actuellement mieux détectée ?

                                                                                         

Notre société et notre mode de vie ont-ils une influence ?

Oui, en partie. La dépression est aussi un phénomène sociétal. Beaucoup de choses ont changé ces cinquante dernières années: éclatement du noyau familial, perte de repères et de valeurs, course à la performance. L'individualisme renvoie l'homme à lui-même. Ce climat peut être propice à la dépression.

                                                                                

  

La prescription de médicaments est-elle systématique ?

En cas de dépression grave, oui. Dans les cas modérés, la question reste ouverte. Dans tous les cas, un traitement psychologique est souhaitable. Certains patients trouvent parfois la guérison dans un cheminement spirituel en changeant de valeurs et de priorités.

Les prescriptions d'antidépresseurs sont trop importantes et "déséquilibrées". Terré dans le fond de son lit, sans volonté de consulter un médecin, le dépressif grave n'est généralement pas assez traité. Par contre, le modéré recourt trop vite aux médicaments.

               

Quel est l'action des antidépresseurs ?

Ils agissent sur les neurotransmetteurs (substances produites par les neurones) en restaurant les mécanismes physiologiques qui n'existaient plus. Leurs effets sont visibles après 3 à 4 semaines de traitement. Contrairement aux somnifères et tranquillisants, les antidépresseurs soignent les causes de la maladie (traitement étiologique) et n'entraînent pas de dépendance.

                                                

Quels conseils donner aux proches d'une personne dépressive ?

Ils doivent faire preuve de tolérance, de soutien et de compréhension. Se soucier est une bonne chose, mais il faut aller au-delà. Par exemple: faire la démarche de la première consultation avec le dépressif. Il est important d'intervenir rapidement car, avec le temps, la situation va s'empirer et le dépressif passera des mois avant d'aller mieux.

                          



01/03/2009
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